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L'AMAZONE MEDIA

Magazine de promotion du genre au Bénin et en Afrique

BI-MARI Un talent vocal en pleine éclosion . «les violences faites aux femmes sont inacceptables...», proteste l'artiste 

BI-MARI

 

Un talent vocal en pleine éclosion

 

. «Les violences faites aux femmes sont inacceptables...», proteste l'artiste 

 

 

Elle est encore à l’aube de sa carrière. Pourtant, elle s’est construite une légende par sa voix et son instrument de prédilection, la calebasse. Elle, c’est l’artiste chanteuse et percussionniste Bi-Mari qui est très adulée par le public du Bénin et tout particulièrement du septentrion.  Cette dernière a accordé une interview le 11 octobre 2024 à votre magazine, L’Amazone Média. Dans cet échange, elle évoque son parcours, sa passion pour la musique et ses projets futurs.

 

L'Amazone Média : Qui est Bi-Mari ?

 

Bi-Mari : Je dirais que le nom Bi-Mari vient de mon nom de famille, Biadja, "Bi" et "Mari", qui provient d'Anne-Marie. Donc, à l'état civil, c'est Biadja Sossou Tintingnonhou Anne-Marie Edwige. Voilà, donc Bi-Mari est une jeune artiste chanteuse percussionniste qui joue de la calebasse et qui est très passionnée par la musique. J'ai commencé très jeune dans des chorales, et par la suite, j'ai accompagné des artistes gospel ainsi que des artistes de musique profane. Je me suis aussi lancée dans l'académie Acapella diffusée par l'Ortb. En 2015, j'ai été retenue et, à ce moment-là, j'ai représenté le Borgou. Ça a été une très belle expérience pour moi. Après cela, j'ai intégré Himalaya Voice, où j'ai eu la chance de beaucoup travailler sur scène en tant qu'artiste interprète. J'étais également choriste, j'interprétais et j'accompagnais d'autres artistes. À ce moment-là, j'étais là en tant que voix féminine. J'ai également travaillé avec de nombreux artistes, tels que Barassounon, Kiri Kanta, Amy Mako, Kalamoulaye, Bourous'man, Marx Sêdégan, Ives Bloh Richard, et j'en passe. Cela a été une école pour moi de chanter auprès de ces grands artistes. J’ai beaucoup appris. C'est alors que je me suis lancée dans une carrière solo en 2020. En fait, je travaille déjà depuis 2018 dans les coulisses, mais je me suis lancée officiellement en 2020, avec une production de Daniel Samsounon.

 

L'Amazone Média : Comment faites-vous la calebasse ?

 

Bi-Mari : La calebasse, je l'utilise de manière un peu exceptionnelle. C'est une percussion qui se joue dans le milieu Batonnou, comme chez les Peuls. Dans le sud, elle est aussi utilisée, et il y a deux petites calebasses qu'on met dans l'eau, que l'on appelle Sinhoun. Il y a aussi le Gota. La calebasse est une percussion extraordinaire, un peu comme la batterie, mais peu de gens connaissent sa valeur, car elle produit des notes graves ainsi que des notes aigües. Personnellement, je la joue un peu comme la batterie. Je l'ai un peu modernisée, donc avec la calebasse, je peux faire du funk, du reggae, du Tchink-système, et je peux jouer le rythme Têkê... Je fais un petit brassage, je la joue de manière un peu spéciale.

 

L'Amazone Média : Quel est le rythme musical et quels thèmes principaux abordez-vous dans vos chansons ?

 

Bi-Mari : Je suis dans la musique derecherche, je fais de la musique tradi-moderne. Mes chansons parlent de la vie, de la culture, de la joie, de l'amour, un peu de tout.

 

L'Amazone Média : Quels sont les albums que Bi-Mari a actuellement sur le marché ?

 

Bi-Mari : Pour l'instant, je n'ai pas encore sorti d'album sur le marché, mais on y travaille. Cependant, j'ai plusieurs titres déjà disponibles sur YouTube, notamment : "Le meilleur", "Ma zik", et "Africa" qui a été tourné en duo avec Daniel Samsounon, et j'en passe.

 

L'Amazone Média : Quelles sont les collaborations que vous avez eues dans votre carrière ?

 

Bi-Mari : Pour ma carrière solo, je tiens à notifier qu'il y a un grand featuring en préparation. Pour l'instant, je n'ai pas encore sorti de featuring, mais j'ai collaboré avec Daniel Samsounon sur le titre "Africa". Ce titre parle de nos richesses, et moi, je joue de la calebasse tandis que lui joue de la basse. Je disais que, pour l'instant, je n'ai pas encore fait de featuring de façon officielle, mais nous y travaillons. En studio, il y a un featuring avec Im’ran, un grand frère que je respecte beaucoup. C'est un travail réalisé avec beaucoup d'amour, car nous voulons apporter de la joie et de l'amour, et nous voulons impressionner tous nos fans. C'est un projet qui va sortir bientôt. Nous avons également d'autres collaborations en préparation en studio.

 

L'Amazone Média : Comment votre musique a-t-elle été accueillie par le public et la critique ?

 

Bi-Mari : J'ai eu pas mal de retours positifs, car mon public a beaucoup apprécié. Ce que je souhaiterais, c'est étendre ma visibilité pour toucher davantage de monde et partager ma musique et mon art. Mon public et mon fan club m'ont vraiment soutenue positivement, et c'est déjà très encourageant. Concernant mes titres, je n'ai pas reçu beaucoup de retours négatifs. Ce qui revient souvent, c'est que je devrais changer de registre, car je suis plus dans la musique de recherche et la musique culturelle. Je tiens beaucoup à ma culture, surtout parce que c'est difficile pour la jeunesse de s'y adapter. Les jeunes sont souvent attirés par des musiques plus tendances. Les critiques que je reçois parfois me conseillent de diversifier mon répertoire pour toucher un public plus large.

 

L'Amazone Média : Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans votre carrière musicale ?

 

Bi-Mari : Faire carrière n'est pas facile, surtout quand on est femme au foyer. C'est compliqué de jongler entre la carrière artistique, le foyer et les autres activités. Mais j'essaie de gérer. La communication est également un défi, car il faut souvent aller voir les gens et solliciter leur aide. Je tiens à vous remercier pour ce que vous faites, c'est vraiment bien. Peu de médias se lèvent pour promouvoir les artistes.

 

L'Amazone Média : Comment gérez-vous votre carrière musicale avec votre vie de femme au foyer ?

 

Bi-Mari : Ce n'est pas facile, j'essaie de cumuler, mais je vis avec un homme qui me comprend bien. Il est également dans le domaine, ce qui rend les choses un peu plus simples, même si cela reste difficile avec les enfants, car il est très occupé. Parfois, je dois me sacrifier pour que nous puissions nous compléter, mais il me soutient beaucoup.

 

L'Amazone Média : Quels sont vos projets à venir ?

 

Bi-Mari : J'ai un concert prévu à la fin du mois d'octobre. Il y a aussi un duo sur lequel je travaille, ainsi que le duo Bisounon, et nous préparons un grand concert. Je ne peux pas tout dévoiler tout de suite, mais j'ai déjà deux titres en clip qui sont disponibles : "Maman" et "Amour". Prenez rendez-vous, car la sauce est déjà préparée, bien cuite et bien épicée.

 

L'Amazone Média : Quelles sont vos perceptions sur les violences basées sur le genre ?

 

Bi-Mari : De mon point de vue, les violences faites aux femmes sont inacceptables et je ne les supporte pas. Je pense que les femmes qui subissent ces violences doivent s'exprimer et ne pas rester silencieuses. Si une femme traverse une telle situation, elle doit avoir le courage de dénoncer son agresseur, car c'est ainsi que la loi pourra punir ces actes et empêcher d'autres femmes de subir le même sort. Dernièrement, ces cas sont devenus récurrents. Je tiens à remercier toutes les structures qui œuvrent pour la lutte contre les violences faites aux femmes, tant au Bénin qu'à travers le monde. C'est encourageant de constater que ces violences sont de moins en moins fréquentes.

 

L'Amazone Média : Un appel aux femmes victimes de violences dans les familles ?

 

Bi-Mari : Je sais que ce n'est pas facile du tout. Je leur demande d'être courageuses, de tenir bon et surtout de ne pas rester silencieuses, de dénoncer et de se rapprocher des structures qui luttent contre les violences basées sur le genre, car tout le soutien y est pour les aider à sortir de ces problèmes.

 

L'Amazone Média : Un mot pour vos fans ?

 

Bi-Mari : Coucou ! Mes Bibimes ! Mes fanatiques, je vous aime très fort. À tous ceux qui me soutiennent, qui écoutent ma musique et qui me donnent de l'énergie, je vous porte dans mon cœur. Continuez à me soutenir et à écouter ma musique, car je vous réserve beaucoup de surprises. Bisous !

Interview réalisée par Idelphonse AKODOMON (Stg)

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