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L'AMAZONE MEDIA

Magazine de promotion du genre au Bénin et en Afrique

DISCRIMINATION POSITIVE EN FAVEUR DE LA GENT FEMININE AU BENIN « Au sein des conseils communaux une représentation raisonnable des femmes », plaide l’He Djamilatou Sabi Mohamed Abarissi

DISCRIMINATION POSITIVE EN FAVEUR DE LA GENT FEMININE AU BENIN

 

« Au sein des conseils communaux une représentation raisonnable des femmes », plaide l’He Djamilatou Sabi Mohamed Abarissi

 

. Le caucus des femmes parlementaires pour l'extension de la réforme

 

 

Le caucus des femmes parlementaires a pris part à la deuxième rencontre intergénérationnelle des femmes leaders du Bénin qui a eu lieu du 19 au 21 septembre 2024 à Nikki. C'est à cette occasion que l’honorable Djamilatou Sabi Mohamed, élue de la première circonscription électorale et première présidente de ce rassemblement de parlementaires femmes a accordé un entretien exclusif au magazine L'Amazone Média. Dans cet entretien, elle présente le caucus des femmes parlementaires et les objectifs qu'il vise avant de se prononcer sur les stratégies à mettre en place pour atteindre ces objectifs. Lisez plutôt...

 

L’Amazone Média : Vous participez à la deuxième rencontre intergénérationnelle des femmes leaders du Bénin dans le cadre de la Gaani de de la Gnon Kogui. Quelle appréciation faites-vous des initiatives comme celle-ci ?

 

He Sabi Mohamed : Je salue au passage la Vice-Présidente de la République qui a voulu faire de l'organisation d'un tel événement une réalité, chaque année, pour que nous puissions en bénéficier. 

 

C'est une activité qui unit presque toutes les couches de femmes quelle que soit leur appartenance, les partenaires techniques et financiers qui accompagnent notre pays dans la promotion des droits de la femme, des femmes qui suivent des formations au niveau de différentes écoles de formation politique, ceci dans le but de favoriser un échange d'expériences entre sœurs, entre les devancières et les femmes qui aspirent à la politique.

 

Aujourd'hui, ce que la femme veut c'est d'être présente dans les instances de prise de décision. Il ne s'agit pas, il faut le préciser, d'être présente pour être là. Il faut être présente pour que les décisions soient prises pour un développement inclusif. Car, c'est les femmes qui connaissent réellement les besoins des femmes et elles seules peuvent exprimer clairement ce que les femmes ressentent et veulent pour leur bien. Et avec ce qui s'est passé à Nikki, je suis sûre que nous allons y arriver. Nous avons eu à échanger avec nos jeunes sœurs et nous avons réussi à déterminer les points qu'il faut attaquer pour pouvoir accompagner celles-ci qui sont la pépinière de la relève.

 

L’Amazone Média : Le parlement béninois est à sa neuvième législature depuis le renouveau démocratique. Et c'est avec cette législature que le caucus dont vous avez le privilège de présider naît. Présentez-nous cette organisation.

 

He Sabi Mohamed : Effectivement, le caucus des femmes parlementaires a vu le jour au cours de la neuvième législature parce que les précédentes n'avaient pas suffisamment le nombre essentiel de femmes députées pour se constituer en caucus. Au passage je dois rendre hommage et remercier nos sœurs de la huitième législature et le chef de l'État qui ont, en synergie, opté pour cette réforme constitutionnelle qui a établi d'office 24 femmes à siéger à l'Assemblée Nationale. Cela a fait qu'aujourd'hui la neuvième législature a 29 députés femmes.

 

Parlant de nos objectifs, je peux confier qu'ils sont nombreux. Mais, notre objectif phare est de faire étendre cette réforme jusqu'à la base, les conseils communaux. En tout cas, qu'il y ait jusqu'au sein des conseils communaux une représentation raisonnable des femmes. On le dit souvent, nous ne sommes pas en train de travailler contre les hommes. Mais, nous voulons travailler aux côtés des hommes pour que cette synergie nous permette d'évoluer. C'est ensemble que nous pouvons parler du développement de notre cher pays. 

 

J'ai l'habitude de caricaturer cela à travers l'image de la conduite d'un avion où il y a toujours un pilote et un co-pilote. Soit, les hommes sont nos pilotes et nous les suivons ou bien c'est nous qui sommes les pilotes et ils sont derrière pour nous pousser afin d'aller en avant. Aujourd'hui, seule la femme peut plaider, exprimer les maux et les besoins des femmes. C'est pour cette raison que nous faisons cette lutte avec les autres femmes des autres institutions et organisations pour que nous trouvions la meilleure stratégie pour faire passer cette réforme.

 

À ce titre je dois remercier le chef de l'État qui a accepté nous rencontrer deux fois de suite. Il a eu à nous dire que cette lutte est commune et qu'il réfléchit sur la question. Il nous a aussi exhorté à mobiliser nos sœurs à la base afin que celles-ci travaillent pour leur visibilité.

 

L’Amazone Média : Pour atteindre vos objectifs, l'une des communicatrices de la deuxième rencontre intergénérationnelle des femmes leaders du Bénin lançait que le rêve de l'égalité entre les sexes passe d'abord par l'équité dans le traitement entre hommes et femmes en politique. Quelle analyse faites-vous de cette déclaration ?

 

He Mohamed Sabi : Sourire. Qu'est-ce que la reconnaissance de l'égalité des sexes dans notre constitution nous a apporté ? Rien du tout ! Il fallait donc trouver un mécanisme légal et juste pour que la situation change. Et c'est ce que le génie du président Talon a fait et l'Assemblée Nationale ne s'est pas fait prier pour accompagner le chef de l'État dans ce sens. Le résultat est là. Nous avons actuellement 29 femmes à l'hémicycle. Ce n'est pas encore de l'égalité mais c'est énormément quelque chose. 

 

Je crois que, l'équité dont parle madame Yvette Onibon Doubogan est ce que le citoyen lambda désigne sous le vocable de discrimination positive. C'est un énorme pas vers l'égalité. Vous savez, on ne se débarrasse pas des tares d'une société en un claquement de doigts. C'est un long et lent processus. Je crois que madame Onibon Doubogan n'a pas tort. Il nous faut travailler encore et encore et un jour, on n'aura peut-être plus besoin de se battre pour la représentation des femmes dans les instances de prise de décision car les choses s'imposeraient d'elles-mêmes. Il ne faut toutefois oublier que l'arme que nous a donnée l'équité sera déterminante pour l'égalité.

 

Propos recueillis par : Kassim MAMA 

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