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L'AMAZONE MEDIA

Magazine de promotion du genre au Bénin et en Afrique

SANTE Lumière sur les cancers de la femme « Mettons un accent particulier sur la prévention », propose Professeur Salifou Kabilou

SANTE

 

Lumière sur les cancers de la femme

 

« Mettons un accent particulier sur la prévention », propose Professeur Salifou Kabilou

 

 

Le mois d’octobre est consacré depuis quelques années à la lutte contre les cancers de la femme. C’est dans ce cadre que L’Amazone Média, la meilleure tribune de la promotion des droits de la femme au Bénin, s’est rapproché du Professeur Salifou Kabilou, chef service de gynécologie et d'obstétrique du Centre Hospitalier Universitaire Départemental du Borgou et l’Alibori. Lors de cette interview, il lève le voile sur les cancers de la femme et leurs facteurs à risques. Cet entretien a eu lieu le mardi 15 octobre 2024. Il informe sur les types de cancers qui existent et les mesures de prévention. Lisez plutôt.

 

L'Amazone Media : Que peut-on comprendre par cancers de la femme ? Quels sont ces cancers ?

 

Pr Salifou Kabilou : Nous définissons les cancers comme étant une multiplication anarchique et autonome des cellules de l'organisme, c'est-à-dire il y a un certain nombre de cellules qui peuvent se multiplier pour un certain nombre de fois et échappent à tout contrôle si bien que, elles se multiplient de façon anormale.

 

Chez la femme il y a plusieurs types de cancers à savoir le cancer de col de l'utérus, le cancer du sein, le cancer de l'endomètre, le cancer de l'ovaire. Ce sont les cancers les plus fréquents chez la femme.

 

L'Amazone Media : Par quels moyens la femme peut- elle les détecter ?

 

Pr Salifou Kabilou : Les moyens pour détecter le cancer du sein, c’est que les signes peuvent se présenter sous forme de boule dans les seins, sous forme de plaie, ou bien sous forme de coude ou encore sous forme d'un écoulement mammaire. Au niveau de Col de l'utérus, les signes les plus fréquents sont le saignement, on appelle ça les saignements au contact, ce sont des saignements après un rapport sexuel ou après une toilette intime. Pour les autres cancers c'est plus difficile de détecter parce que c'est à l'intérieur de l'endomètre. Donc lorsque la femme présente ces signes elle doit automatiquement faire des analyses pour savoir de quel type de cancer il s'agit. Lorsque le cancer est déjà avancé, le traitement coûte très très cher, car il faut au minimum trois spécialistes de cancer pour la prise en charge pluridisciplinaire, il y a le chirurgien ensuite le médecin oncologue et par la suite le médecin radiologue, et à ce stade le traitement coûte des millions, donc ce qui fait que la personne atteinte du cancer a très peu de chance de guérir. 

 

C'est pour cela que nous mettons un accent particulier sur la prévention, et en matière de prévention de cancer, nous avons actuellement ce qu'on appelle le dépistage. C'est à dire, le cancer avant d'arriver à un stade où ça présente des signes, il y a un laps de temps où les cellules commencent à se transformer, ce qu'on appelle les lésions précancéreuses et c'est ce moment-là qu'on fait le dépistage. Pour le cancer de sein par exemple, on demande aux femmes d'essayer au moins une fois par mois de se palper les seins pour voir s'il n'y a pas de boule ou de déformation. Pour le cancer de col de l'utérus, entre l'entrée du virus responsable du cancer et l'apparition de cancer il faut un minimum de 15 ans et pendant les 15 ans on peut dépister les lésions précancéreuses chez la femme. Et une fois que ces lésions ont été dépistées on peut faire le dépistage gratuitement.

 

L'Amazone Media : Donnez- nous quelques causes de ces cancers ?

 

Pr Salifou Kabilou : En ce qui concerne les causes, on n'a pas de causes exactes, à part le cancer de col de l'utérus qui est une maladie sexuellement transmissible c'est-à-dire c'est un virus qu'on transmet à la femme et ce virus va intégrer les cellules du col de l'utérus et va rendre la multiplication de ces cellules incontournable. Il y a également des facteurs à risques comme les partenaires multiples, des infections génitales à répétition, le bas niveau socio-économique qui conduit la femme à la débauche. Le même virus peut donner le cancer de gland chez l'homme. Par rapport au cancer de sein, il y a aussi des facteurs de risques comme les grossesses tardives, les ménopauses tardives, l'absence d'allaitement c'est-à-dire une femme qui n'a jamais allaité un enfant ou qui n'a pas beaucoup allaité. Au-delà de tout, il faut savoir qu'il y a des familles qui portent les gènes de cancer, c'est-à-dire pour une raison ou pour une autre, la grande maman fait cancer de sein, la maman fait cancer de sein et la fille fait également le cancer de sein, ça veut dire qu'il y a de gènes de cancer dans leur organisme et on arrive donc à détecter ce genre de personnes et à prendre un certain nombre de mesures.

 

L'Amazone Média : Un mot pour conclure cet entretien ?

 

Pr. Salifou Kabilou : En conclusion il y existe quatre types de cancer : le cancer de sein, le cancer de col de l'utérus, le cancer de l'endomètre et le cancer de l'ovaire. Parmi ces cancers, deux sont accessibles au dépistage pour lesquels on peut mettre en œuvre des mesures de prévention. C'est le cancer de col de l'utérus et le cancer de sein et le dépistage coûte moins cher et c'est pratiquement gratuit.

 

Il faut savoir qu'aujourd'hui qu'il y a la vaccination disponible contre le cancer du col de l'uterus mais ce n'est pas encore arrivé au Bénin. Les autorités font de leur mieux pour introduire ce vaccin dans le paquet des vaccins à administrer aux jeunes filles de 9 à 14 ans.

 

Entretien réalisé par Sakiatou LAFIA (Stg)

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