Magazine de promotion du genre au Bénin et en Afrique
15 Janvier 2025
VODUN DAYS 2025
La dignité des femmes adeptes un peu plus préservée
Les adeptes du Vodoun Kocou
Du 9 au 11 janvier 2025, la ville de Ouidah a vibré aux couleurs de la deuxième édition des Vodun Days anciennement connus sous le vocable de la fête des religions traditionnelles. Cette deuxième édition fait transparaître une nouvelle marche des cultes traditionnelles du Bénin à travers des innovations qui rendent plus attrayante la célébration. Au nombre des innovations de ce grand rendez-vous qui met les cultures béninoises sous les feux de rampe, on note une attention particulière autour des accoutrements des femmes adeptes de certaines divinités.
Ainsi, les organisateurs de cette édition des Vodun Days ont compris que les cultures endogènes dans leur présentation doivent être revues pour ne pas continuer de donner l'impression d'être deshumanisantes. Les dignitaires Vodoun ont compris que les parades des adeptes en public nécessitent un minimum de soin au-delà ce qui se voit habituellement et qui fait croire que ces pratiques religieuses sont dégradantes à la dignité féminine.
Les adeptes du Vodoun Gambada
D'abord, dans les différents compartiments de cette célébration, la gent féminine est présente et même sur le haut podium. L'effort est fait pour démontrer combien la culture béninoise accorde d'importance à la femme qui n'est pas figurative dans les rites Vodoun. Ainsi, dans le cortège des hauts dignitaires, plusieurs figures féminines étaient au premier rang sauf dans le collège des prêtres de Fâ qui ont procédé à la consultation. Il est en de même dans les diverses animations culturelles au cours desquelles, la voix des femmes est pleinement remarquée.
La parade des adeptes de certaines divinités a permis de déduire aisément que le Vodoun dans sa présentation semble s'adapter à la modernité. Ainsi, les femmes adeptes du Gambada et du Vodoun Mami Dan sont habillées beaucoup plus décemment que d'habitude. Ces femmes adeptes qui autrefois pouvaient se présenter avec leur poitrine dénudée ont cette fois-ci couvert cette partie sensible de leur corps dans un accoutrement spécifique et original. Le même constat est fait avec les femmes adeptes du Vodoun Kocou qui jadis choquaient les spectateurs par leurs seins sur lesquels ruissellent huile rouge qu'elles versent sur leur tête une fois en trance. Mais cette fois-ci, elles ont su protéger cette partie sensible de leur corps par un morceau de tissu afin de préserver la sensibilité des spectateurs. Ce qui rajoute plus de dignité à la femme dans les cultes endogènes. Dans la même veine, le public béninois est épargné de la parade des femmes brésiliennes qui lors de l'édition qui a été perçue comme sacrilège au Bénin.
Les adeptes du Vodoun Mami Dan
Désormais, les dignitaires de ces cultes ont compris que le corps de la femme est sacré et ne doit pas être exposé sans un minimum de précaution même si celle-ci est en trance. Cette innovation mérite d'être saluée et doit être érigée en principe dans tous les couvents afin que prenne définitivement fin ce traitement inhumain qu'ont longtemps subi les femmes adeptes du Vodoun.
Edouard ADODE